Newsletter #6 - Construire des cabanes

La tournée du zine, Retraite hivernale, Nos cabanes, Mon "pote âgé", aidez-nous!

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L’hiver approche et nous lisons “Nos cabanes” par l’essayiste Marielle Macé qui invite à construire des abris pas pour se réfugier et s’enfermer, mais pour réinventer à plusieurs et avec nos différences. Quelques extraits :

« On se dit que ‘nous’ est une affaire de liens, d’attachements, de mêlements, d’interdépendance et d’arrachements et de démêlements et de dénouements – plutôt que d’appartenance ou d’identification. » (Marielle Macé, Nos cabanes, 2019 p.19).

« Il ne s’agit pas avec ‘nous’ de dire qui je suis, de me déclarer ; il ne s’agit même pas de dire comme qui je suis ; mais ce que nous pourrons faire si nous nous nouons. » (p.21)

« ‘Faire’ dans une joie très matérielle – bâtir, ramasser cultiver, cuisiner, repriser, fabriquer, jardiner, changer de rythme, assembler, tresser, tracer, dessiner, relever, élever, creuser, prendre l’air, parler, citer… Raconter des histoires, faire des histoires aussi: poser problème, rendre plus difficile les gestes saccageurs. (Ici s’égrène l’ample collier des verbes plutôt que le chapelet des noms, des identités, ou des fonctions : la chaîne illimitée de ces infinitifs où s’anime l’intelligence même de la pratique. » (p.40)

La tournée du zine

Le zine comporte à ce jour 125 pages A4 réalisées entre Juillet 2021 et Juillet 2022 autour de la table du zine aux Minières. Ce sont les passant·e·s et participant·e·s à divers temps forts des Minières qui ont glané dans des livres de permaculture et de danse, lu, dessiné, assemblé, collé. Jardins et danse se rencontrent sur la page. Le zine est une publication grandissante. Touché·e·s par la puissance du paysage formé par ces pages étalées – un paysage à l’écoute de ce qui se cache, un paysage qui pousse aux songes – nous décidons de poursuivre la pratique de la table du zine aux Minières, et donc de laisser le zine s’élargir.

Vos dessins, collages, ces pages ont voyagé les mois passés. Le zine est parti en tournée. Il est plutôt habituel pour le zine de voyager entre les Minières et les Pays-Bas (lieu de résidence d’Emilie Gallier qui prend soin de ces pages). Cet automne, le zine s’est posé aux regards de spectateur·rice·s italien·ne·s et aussi Bordelais·es. À Turin, Emilie Gallier présentait début Octobre sa pratique et recherche incluant les projets qui se développent depuis les Minières: la table du zine et ‘Glaneuses et Vers de Terre’. A la Lavanderia e Vapore, invitée par Ricerca X, Emilie a composé un cheminement dans les paysages environnant le centre de danse: vastes espaces verts, le parc de l’ancien hôpital psychiatrique. La balade était l’occasion de s’incliner, pour glaner des pierres qui sonnent bien. Les mener dans un vaste cloitre, une cour qui résonne. Écouter – ressentir les temps du lieu. Se laisser traverser par les corps autrefois penchés des Mondine (ouvrières des rizières fin XIXe début XXe), écouter leurs chants. Et puis étaler les pages, couvrir le sol d’un studio de danse pour se projeter dans l’écho, les rêves.

À Bordeaux, le zine s’est étalé sous le regard du public de Books on the Move, la librairie itinérante dédiée aux livres de danse depuis 2008. Dans la cour intérieure des bureaux de Books on the Move, les corps se sont pliés en deux, enracinés, colonnes vertébrales inversées, nous avons fait l’expérience d’une joyeuse partie de billes (comestibles!) à l’écoute des sons, et des visions découpées générées par ces gestes (dans la posture inclinée, seules des parties de corps, des morceaux de lieu sont perceptibles par le regard). Autour du paysage des 125 pages du zine, les regards sont devenus tactiles, des yeux-pieds, se promenant sur les pages. Cette pratique se propose comme un rituel pour faire émerger l’expérience de rêves qui s’entremêlent.

Retraite hivernale

Cet hiver, le zine va poursuivre sa croissance, sous les mains des artistes Flora DelalandeLena Chamoux, Claire Debray, Nienke TerpsmaNina Boas, Cyril Gallier, et Emilie Gallier, réuni·e·s aux Minières pour un échanges de pratiques. Un collier de verbes? Lire, écrire, plier, dessiner, s’incliner, converser, tisser, imprimer, assembler, jardiner, enregistrer, composer.

Aux jardins « pause hivernale »… Les détails :  la vente des paniers à la ferme et la vente des légumes place Buron le samedi matin reprendront au printemps prochain quand diversité et quantité seront de retour dans les jardins.

Entre-temps, la vente au détail en direct à la ferme continue : courges, choux, pommes de terre, oignons, rutabaga, carottes, rhubarbe, mâches. En décembre jusqu’au 21 inclus, tous les mercredis et samedis de 16h à 18h et en 2023 à partir du 11 janvier, tous les mercredis de 15h à 17h.

Nos cabanes

La résidence et la collaboration sur le long terme avec l’atelier MOS architecture (Elise Leduc, Nathalie Duez), les rencontres du réseau d’initiatives locales (Api potager, la Fabrique du bocage, …), les discussions régulières du bureau de l’association Les Minières, les échanges entre adhérent·e·s, les moments d’ennuis dans les champs, les désirs d’habiter autrement: tant d’occasion d’imaginer des cabanes, de se questionner sur nos façons de faire ensemble, nos verbes, nos relations, nos noues, nos noeuds. De ces réflexions naitra un temps de partage au printemps 2023 pour réunir les idées et partager les expériences sur nos manières, nos structures.

Mon « pote âgé », aidez-nous!

Les mois derniers, Les Minières se sont concentrés sur une tentative de partenariats nouveaux, tissant de nouvelles relations en composant le projet d’un club de jardinage intergénérationnel impliquant les résident·e·s de l’EHPAD de la Ferrière-aux-Etangs et les enfants du Centre Aéré. Malheureusement, le contexte d’insécurité actuel a mis un frein à ce projet ambitieux (jardiner ensemble une fois par semaine de mars à octobre!). Nous ne baissons pas les bras et nous revoyons notre copie pour imaginer un club dans une version plus allégée (et donc plus abordable). Nous envisageons la mise en place d’ateliers faisant se rencontrer différentes générations autour des jardins (de leur dessin, des semis, des jardins forêts, des aromatiques, de l’eau). Ce club 2023 est en cours de construction et nous vous appelons à manifester votre intérêt et vos idées, ou mises en relations avec les publics et participant·e·s intéressé·e·s. Nous espérons ainsi préparer le terrain pour un club de jardin plus installé et assidu à partir de 2024.

Lire! 

Ici un lien vers l’article de l’Atelier MOS architectes ‘Lieux Infinis’ (juillet 2022): « Comment construit-on la place de chaque élément vivant et leur contribution dans l’écosystème ? Comment redonne-t-on la place aux choses à travers les valeurs portées par les Minières ? Comment construire par le projet architectural une base pour penser le futur ? L’accompagnement est à penser dans le mouvement. Nous rêvons ici d’un lieu souple, mouvant, malléable, affranchi, réversible, mobile et sans ancrage. »

« La transformation des Minières va se réfléchir, se malaxer, se pétrir. Nous rêvons d’un lieu du faire, un lieu apprenant, un lieu futile et utile, un lieu de résilience et de frugalité. La Mue est lancée.  Dans le processus réflexif, il s’agit d’exposer le sensible. Nous cherchons l’énergie collective, globale, l’invention d’une pensée par le questionnement.

Alors ?  Et si la cour devenait une forêt ? »

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Amicalement,

Le bureau de l’association les Minières –  Armelle, Cyril, Emilie, Marvio et Thibaut.