Lieux infinis par l'Atelier MOS
Du visible à l’invisible, de l’invisible au visible, vers un lieu affranchi
English version below
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« Construire non des bâtiments mais construire des lieux » * : c’est avec cette idée simple que nous abordons la Mue des Minières. Les lieux sont des espaces sans fin, sans limite qui se fondent, se transforment ; ils s’enrichissent de multiples ressources : le déjà-là, l’histoire, la poésie, la mémoire collective et individuelle ; de l’usage à la technique. Revenir à l’essentiel pour réparer, écrire, danser, cultiver… Comment construit-on la place de chaque élément vivant et leur contribution dans l’écosystème ? Comment redonne-t-on la place aux choses à travers les valeurs portées par les Minières ? Comment construire par le projet architectural une base pour penser le futur ? L’accompagnement est à penser dans le mouvement. Nous rêvons ici d’un lieu souple, mouvant, malléable, affranchi, réversible, mobile et sans ancrage. Attachés à l’idée que l’architecture est appropriable *, les architectes réinventent leur rôle et abordent le projet par le vivant : donner la parole aux lieux, aux habitants, donner du temps à la permanence, à la pensée lente. Les Minières sont au centre d’un processus pour révéler les possibles, l’inattendu, l’imprévu, les alternatives, des espaces de création et de liberté qui pourront mu[t]er, prendre racine ou de se déplacer.
Nous cherchons ensemble à restaurer, prendre soin, à encourager des espaces accueillants et hospitaliers. Ils évoluent au gré des usages, de la programmation et donc des modes de vie. Le projet architectural débute souvent de la rencontre avec le site ; au-delà c’est la rencontre entre des gens et un site qui écrit l’histoire d’un lieu. Quand l’activité a disparu et qu’un lieu se réinvente un futur, il s’offre, disponible. Le travail d’imaginaire et de recherche-actions peut alors démarrer. Ainsi, le projet facilite, traduit et s’empare de l’idée : les Minières sont une fabrique. Il s’inscrit dans cet état d’esprit pour fabriquer un lieu qui a de l’imagination et pour en extraire une matière. Cette matière est faite de l’expérience de ses hôtes, de l’appréciation de ses invités, des événements et des saisons. Ainsi, le projet développera des parcours, puisera sa source dans les contraintes du bâti et se construira à partir d’opportunités. Nous rêvons d’une émancipation, nous rêvons d’une mue … La transformation des Minières va se réfléchir, se malaxer, se pétrir. Nous rêvons d’un lieu du faire, un lieu apprenant, un lieu futile et utile, un lieu de résilience et de frugalité. La Mue est lancée. Dans le processus réflexif, il s’agit d’exposer le sensible. Nous cherchons l’énergie collective, globale, l’invention d’une pensée par le questionnement.
Alors ? Et si la cour devenait une forêt ? c’est sur cette idée géniale que le jeu commence… que la Mue des Minières s’opère.
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référence Pavillon français de la Biennale d’architecture de Venise, Encore Heureux, 2018
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référence Patrick Bouchain – Habiter en construisant, construire en habitant.
Infinite places
From visible to invisible, from invisible to visible, towards an emancipated place
« Build places, not buildings » *: it is with this simple idea that we approach La Mue (moulting) of Les Minières. Places are endless, limitless spaces that merge and shift; they grow from and through multiple resources: the already-there, history, poetry, collective and individual memories; from usage to technique. Returning to fundamentals to repair, write, dance, cultivate… How to make space for each living element and their contribution within the ecosystem? How to make space for things again through the values carried by Les Minières? How to build, through the architectural project, a basis for thinking the future? The care must be thought in movement. We dream here of a place that is flexible, moving, malleable, emancipated, reversible, mobile and without anchor. Bound with the idea that architecture should be appropriated*, architects invent their role anew and approach the project through the livings: listening to places, to inhabitants, giving time to permanence, to slow thinking. Les Minières are at the centre of a process to reveal the possibles, the unexpected, the unforeseen, the alternatives, spaces of creation and freedom that could moult or mutate, take root or move.
Together we hope to restore, care for, encourage welcoming spaces of hospitality. Shifting spaces that transform following the uses, organisations and ways of living. The architectural project often begins from encountering the site; and beyond, there is also the encounter between people and a site which writes a place’s history. When the past activity is gone and a place reinvents its future, it makes itself available. The work of imagination and research-actions can then take off. Thus, the project facilitates, translates and embrace the idea: Les Minières is a place of making, une fabrique. The project adopts this state of mind to contribute to a place that has imagination and to collect some matter from it. This matter consists of the experiences of hosts, the appreciations of guests, events and seasons. Thus, the project will grow routes, draw from the constraints of the building, and build from opportunities. We dream of emancipation, we dream of a moulting… The transformation of Les Minières will be reflected upon, embodied, kneaded. We dream of a place where to make, a learning place, a futile and useful place, a place of resilience and frugality. La Mue has started. In the reflective process, let’s expose the sensible. We seek collective, global energy, the invention of a thought through questioning.
So ? What if the courtyard would turn forest? Let the game begin from this brilliant idea… Let La Mue of Les Minières unfold.
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see French Pavilion at the Venice Architecture Biennale, Encore Heureux, 2018
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see Patrick Bouchain – Habiter en construisant, construire en habitant (Living to build, building to live).