Tremor, rituel pour l’oubli aux Minières

Anouk Llaurens du 26/02 au 08/03/2024

Conception : Anouk Llaurens

Co-création : Julien Bruneau, Emilie Gallier, Sonia Si Ahmed, Irina Lavrinovic et Anouk Llaurens

Tremor, rituel pour l’oubli contemple le cycle de vie des mémoires stockées dans/en tant que corps/identité. Il s’intéresse au désapprentissage et à l’oubli comme processus éco-somatique de recyclage et de transformation, nécessaire à notre survie : Comment faire émerger, mettre en mouvement et potentiellement dissoudre les mémoires qui nous figent, nous isolent des autres, nous maintiennent à distance du vivant, nous protègent du changement ? Comment désarchiver le corps et cultiver la porosité aux autres et à l’environnement, pour rester en vie ? Ce processus d’oubli peut-il nous reconnecter à une « mémoire » plus essentielle, nous ouvrir à l’ouvert?

Tremor se déploie en dialogue avec les conditions locales, le cycle des saisons et en continuité avec le lieu qui accueille son devenir. Dans notre processus, le « corps » n’est pas considéré comme séparé de l' »environnement », mais en continuité avec lui. Je suis heureuse de continuer à développer Tremor en résidence aux minières  en compagnie de Julien Bruneau et d’ Emilie Gallier. Nous allons y passer une dizaine de jours au début du printemps, nous intéresser à l’acte de semer et faire pousser des mémoires pour les laisser pousser, murir, se transformer. Notre processus aux minières va se déployer à travers des pratiques sensibles et contemplatives qui donnent accès à la mémoire des corps en relation au lieu. Ces mémoires corporelles seront ensuite mises en mots, calligraphiées à l’aide de graines, puis planté dans la terre des minières.

Notre processus de création s’appuiera sur des textes, des idées, des  mythes et des récits. Nous nous inspirerons de la pensée de David Abram, philosophe, magicien et écologiste à travers son livre « Comment la terre s’est tue, pour une écologie des sens » traduit de l’américain par Isabelle Stengers et Didier Demorcy. Nous nous appuierons aussi sur la pensée éco féministe de la philosophe Emilie Hache et son dernier livre « De la génération, enquête sur sa disparition et son remplacement par la production ». Enfin nous nous intéresserons à la dimension symbolique et spirituelle de l’acte de semer, à travers la parabole du semeur dans l’évangile de Jean En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul; mais, s’il meurt, il porte beaucoup de fruit.

Un partage du processus de création avec le public est prévu le 29 février 2024. Rendez-vous à 18h30 aux Minières.

 

Anouk Llaurens est danseuse, pédagogue, chercheuse en danse, diplômée du CNDC d’Anger, a.pass et de la Yoseïdo Shiatsu Académie à Bruxelles. Son travail artistique porte sur la documentation poétique de l’expérience vécue et donne forme à des pratiques participatives et rituels artistiques qu’elle nomme documents vivants. Sa recherche Replays, variations sur les tuning scores de Lisa Nelson, soutenue par le  CND, enquête sur l’influence des Tuning Scores sur le champ chorégraphique européen.  Anouk enseigne l’improvisation et la composition dans divers programme de danse et d’enseignement artistique en Europe. Elle vit à Bruxelles.

Julien Bruneau est un artiste dont le travail repose sur la présence, le mouvement, le dessin et le langage. Son intérêt se porte avant tout sur la relation dynamique entre l’intériorité et le collectif, et s’exprime à travers des formats divers : performance, installation, exposition, publication, laboratoire ou transmission. Son implication dans le champ de la recherche artistique passe aussi par l’écriture et un travail éditorial – notamment pour oralsite.be et Revue Corps Objet Image (2016-2022). Son premier livre, Fields, a été publié par Varamo Press en Décembre 2022. Depuis 2020, il enseigne le Mouvement Authentique.